La paléoforêt de la Rivière des Galets
La paléoforêt de la Rivière des Galets est située dans le lit de ce cours d’eau, un kilomètre en amont du parking des Deux Bras. Il s’agit d’un ensemble remarquable de troncs d’arbres morts, la plupart encore enracinés dans le sol, et restés à l’état de bois organique : c’est pourquoi on parle de « paléoforêt » et non de « forêt fossile », la matière n’étant pas minéralisée. Les bois étaient enfouis et préservés de l’altération dans les sédiments de la Rivière des Galets. Ces derniers sont érodés et la paléoforêt mise au jour par une crue exceptionnelle à la suite d’un cyclone, en 2002 ou antérieurement.
Considérant l’intérêt scientifique et patrimonial exceptionnel de cette découverte, et le risque de la voir disparaître, la décision fut prise de procéder à une véritable opération de sauvetage. À chaque saison cyclonique en effet, la paléoforêt pouvait être emportée par une nouvelle crue.
L’opération est confiée à la SRAM, sous la direction de Sonia Ribes-Beaudemoulin, conservateur en chef du patrimoine, autorisée par le PNR et la Direction de l’aménagement et du logement (DEAL), coordonnée et réalisée par les équipes du service de l’archéologie, du secteur ouest du parc et du muséum, en partenariat avec l’association mafataise « Les Deux Arbres » et l’association « archéologies ».
Datation radiocarbone
Cinq prélèvements, issus des arbres n°1, 11, 12, 39 et 50, ont été confiés au Centre de datation par le radiocarbone (CDRC) de Lyon.
La paléoforêt de la Rivière des Galets constitue donc un vestige unique de la grande forêt primaire des Bas de l’île, dont il ne reste dans l’environnement actuel que des reliques, notamment dans les régions du nord et de l’ouest où a commencé l’occupation humaine et le défrichement des forêts.
Comme l’avait esquissé la découverte dans le marais de l’Ermitage de graines et d’ossements d’espèces animales éteintes, tortues, oiseaux, l’étude de la paléoforêt de la Rivière des Galets laisse aujourd’hui espérer reconstituer une parcelle de ce paysage végétal disparu, qui nous est ainsi rendu.
À travers ces connaissances et les spécimens exposés, notamment l’arbre n°1, le muséum disposera pour la première fois d’un patrimoine végétal remarquable pour expliquer aux publics et aux générations futures l’histoire naturelle du paysage de la Rivière des Galets, de Mafate et de l’île de La Réunion.
