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Pad’porte « royaume marron »

Le marronnage est le terme utilisé pour désigner la fuite des esclaves dans les montagnes. Le mot francisé ‘maron’ ou ‘marron’ serait originaire du terme espagnol « cimarrón » qui désigne un animal domestique échappé et retourné à l’état sauvage.

A Bourbon les Marrons à partir du XVIIIème siècle vont utiliser les ravines pour fuir les plantations. La Rivière des Galets est l’une des portes d’entrée majeure vers une société qui s’est construite à l’intérieur de l’île.

On appelle cet espace « Le Royaume de l’intérieur ». Les Marrons sont les premiers explorateurs d’une géographie inconnue de leurs maitres. Ils vont y installer un Roi Marron et une Reine Marronne. La Rivière des Galets est alors intégrée dans le territoire de Saint-Paul qui s’étend jusqu’à la Possession. Son delta est une surface immense de sable et de galets s’étendant jusqu’à l’actuel quartier des Lataniers à La Possession. La Rivière des Galets est une frontière entre les deux mondes : celui des colons se développant dans les bas et celui des Marrons se développant dans les cirques et les plaines de l’intérieur.

Extrait du rapport de retour de détachement de François Mussard, 24 septembre 1751 (ADR, C°994), dans la rivière des Galets :

« Dans la rivière des Galets, dans l’Islette au-dessus du Piton de Brochard, un camp. Déclare en plus que le dit noir [avant de mourir] a déclaré qu’il y a dans la Rivière Saint-Etienne une bande d’une cinquantaine de Marons qui ont trois fusils bien en l’état. ».2 [Dans la Rivière des Galets] « Il avait aperçu une espèce d’habitation ou il y avait des Patates du Pérou plantée et ayant examiné l’habitation ils ont vu la terre nouvellement remuée ». « [Ensuite le dits Sieurs Mussard aurait détaché six hommes pour aller reconnaître le camp qui était au-dessus et ces 6 hommes y étant arrivés n’auraient trouvés personnes dans le dit camp, ils auraient aperçus seulement 10 noirs avec des chiens dans le fond du rempart qui montaient dans le dit camp qui revenaient à ce qu’ils ont appris après de la rivière des Marsouins]. Ce sont les chiens des dits marons qui ayant éventés les Blancs, qui étaient cachés accotés du camp sont descendus en aboyant ce qui a fait retourner les marons dessus leurs pas. »3

Les noms des marons les plus connus :  Anchaing, Cimendef, Matouté, Simangalove, Cimendal, Mafate, Marianne, Pitse, Cotte, Faonce, Marla, noms de pitons et de crêtes, sont des témoins de la volonté de libération des esclaves. Ces noms singularisent la toponymie de l’île et résonnent comme des témoignages de liberté contre la barbarie de l’esclavage.

Source : Notice complète : L’évasion / Fauchery del. ; Félix [sc.]. – Paris : Ebrard, 1844. – 1 est. (ill. de livre) : grav. ; 8,7 x 13,9 cm (im.), 13 x 22 cm (f.). Dans : « Les Marrons » / L.-T. Houat, Paris, Ebrard, 1844. Lieu de conservation : Archives départementales de La Réunion
3 Droits : Conseil départemental de La Réunion, Archives départementales, droits réservés

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