Les eaux thermales de La Rivière des Galets Mafate 1853
La source de Mafate a été découverte au début du XIXème siècle mais est déjà connue des Marrons. Après avoir remonté le cours de la rivière que l’on traverse dix-huit fois, on s’élève sur le flanc droit jusqu’à une altitude de 800 mètres. On redescend à la source située à 670 mètres d’altitude.
Charles-Edouard Delavaud (1824-1913), pharmacien de Marine à La Réunion de 1851 à 1856, fait en 1853, sur demande du gouverneur Hubert-Delisle, l’analyse des eaux de Mafate. Il remet en 1854 son rapport publié dans la Revue Coloniale en 1856. C’est le point de départ de l’installation d’une station thermale à Mafate. Une route partant de l’actuel village de la Rivière des Galets sera aménagée pour conduire les curistes à Mafate les thermes. Elle est entretenue par des forçats dont le camp que l’on appelle Cayenne donnera son nom à une étape du parcours.
La Gazette des eaux thermales, n°478, 30 mai 1867 :
La troisième source thermale en usage est celle de Mafat. Par une exception unique dans cette île, où le souffre manque complètement dans les produits d’éjection du volcan, la source de Mafat est sulfureuse. Cette source, située sur le bord d’une des grandes rivières de la colonie, la rivière des Galets, au fond d’une gorge, véritable image du chaos, s’échappe à travers les fissures d’une roche basaltique. Son altitude est de 682 mètres au-dessus du niveau de la mer. L’eau, à sa source, est limpide, incolore, presque inodore, tenant en suspension des filaments blanchâtres, douce et onctueuse au toucher. La source de Mafat, par sa faible sulfuration (0,0057 de sulfure de sodium par litre), et par l’abondance de la barigine qu’elle renferme, se rapproche beaucoup des eaux sulfureuses les plus douces des Pyrénées ([Amélie-Ies-Bains, Olette, ligt, etc.). Si le gouvernement achève la route entreprise pour y conduire; si de plus il se crée un petit établissement thermal, il est fort probable que le nombre des malades s’y accroîtra bien vite et que les guérisons s’y multiplieront.
Photographie de André Salles